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Cliquez sur la vignette pour afficher l'image  (nasan4.jpg)       Mais devant la pression ennemie et les menaces sérieuses de débordement, le repli général sur Na-San est décidé en fin de soirée du 21. Le lendemain à 7 heures, le 1er BEP reste le dernier le poste de Co-Noï qu'il a complète¬ment détruit. Les défenses de Na-San sont tâtées dès le 23 novembre. Poussant devant lui les éléments d'un bataillon thaï en surveillance sur le périmètre du camp retranché, un régiment viet submerge le PA 8, mais une compagnie parachutiste contre-attaque et réoccupe le point d'appui vers 23 heures. Les légionnaires ne sont pas en reste et dans la même nuit, les positions du 3/5e Etranger sont vigoureu¬sement attaquées. Chaque PA a son histoire, mais celle du légionnaire Link Kinde du 3/5e REI, un défenseur parmi tant d'autres du camp retranché, donne une idée significative de la farouche volonté qui anime la garnison :
      « Les viets ont tâté les pitons à tour de rôle, cherchant la faille. La première attaque, une nuit de novem¬bre dernier. L'obscurité vient de se faufiler dans les écheveaux de fils de fer barbelés. Dans leurs trous hâtivement creusés - Na-San n'est pas encore passé sous terre - les légionnaires sont en place, comme les pions d'un jeu d'échecs au moment d'engager la partie. Le sergent Verbeugt, de Boulogne-Billancourt, qui commande le secteur, tel un oiseau de nuit, va de l'un à l'autre, sans bruit, parlant bas, vérifiant les rouages de sa machine de combat. Il flaire le danger. Un froissement indescriptible le fait tressau¬ter. Ça vient des barbelés. Il est sur le qui-vive : Ne tirez pas, ici Thaïs, crie une voix. Des Thaïs ? D'où viennent-ils ? Encore quelques-uns des pèlerins de Na-San qu'on a coutume de recueillir depuis quelques semaines déjà ! Mais une autre voix, étranglée celle-là, venue d'une extrémité de la nuit, arrache les hommes à l'état d'ankylose que provoque la longue attente immobile : Tirez, les viets ! Une trentaine de vietminh s'étaient infiltrés par la ruse dans la position. Fusils, fusils-mitrail¬leurs, mitraillettes, mitrailleuses, toutes les armes en batterie se mettent à perforer la nuit, à la cisailler, à l'éventrer en tous sens. Les balles bourdonnent sur la tête des combattants, comme un essaim d'abeilles. Il en vient de toutes parts ; c'est la plus grande confusion. Au milieu de la mêlée, le légionnaire Link Kinde est fait prisonnier avec son FM.

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