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Dans la cuvette de Na-San, plus de 10 000 hommes s'installent à partir du mois novembre, creusant des tranchées,
des abris, s'organisant à quatre mètres sous terre comme durant la Grande Guerre. Un pont aérien quotidien permet le suivi régulier de la logistique de la garnison.
Toutes les dix minutes, un Dakota apparaît dans le ciel de Na-San ; quand le temps ne permet pas les atterrissages, ceux-ci sont remplacés par un parachutage. En premier
lieu, Na-San est le « rendez-vous » de tous les postes qui, à quatre-vingts kilomètres à la ronde se rabattent sur Na-San pour échapper à la manœuvre d'en¬cerclement
vietminh en haute région tonkinoise.
Les forces ainsi recueillies renforcent la garnison du camp retranché. Parmi elles, le 6e BPC qui, grâce au sacrifice du poste de
Muong-Chen commandé par l'adjudant Peyrol, vient de gagner sa course à la mort entre Tu-Lê et Son-La, avant de rejoindre Na-San, puis Hanoï. Peu à peu, Na-San développe
ses défenses ; le 22 novembre, le repli des unités extérieures est entièrement terminé et Na-San est devenu une véritable forteresse. Au centre la piste d'aviation,
vitale pour le camp retranché. Tout autour, des pitons reliés entre eux par de petits cols ou de simples ensellements. Fortifiés et les abords minés, c'est sur eux que
buteront les bo-doïs de Giap. « L'existence ordinaire se déroule maintenant dans une merveilleuse minutie. Les avions atterrissent et décollent. Le ravitaillement
comprend même des légumes frais. Le téléphone fonctionne mieux qu'à Paris, et il y a en plus la radio. Les patrouilles circu¬lent sans cesse sur la périphérie. A peine
quelques vietminh ont-ils été repérés que les canons ou les mortiers entrent en action. Et si l'ennemi insiste, la chasse intervient. Régulièrement, les petits Morane
font leur tournée d'inspection au-dessus de la jungle environnante - Indochine -Sud-Est asiatique." Après avoir installé le camp retranché, le général Gilles lance des
opérations « d'extension » du péri¬mètre de'Na-San.
Alors que le 3e BPC arrive à Na-San le 18 novembre et le 2e BEP du commandant Bloch le 19, avant d'être aussitôt poussé sur Chien-Dong, le
20 novembre, le 1er BEP du commandant Brothier et le PC du GAP du colonel Ducourneau sont dirigés sur Co-Noï, à une vingtaine de kilomètres à l'est de la vallée de
Na-San par la RP 41 qui conduit à Moe-Chau et à Hoa-Binh.
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