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Arraché de la position, il est poussé hors du combat, déjà perdu pour sa compagnie et pour la liberté Mais Link,
qui sent bouillir son sang, écla¬te entre les mains de son gardien comme une grenade. Dans la nuit, il l'étourdit à coups de poing, lui reprend son FM et, plein
d'aplomb, remonte vers la position, mêlé à une nouvelle vague d'assaut vietminh qui se rue au-devant des armes automatiques françaises. Autour de lui tombent des soldats
vietminh. Il risque d'être atteint à son tour et de rouler sur leurs cadavres. Qu'importe ! Le voici sur le piton, confondant amis et ennemis, bousculant les uns et les
autres, pour rejoindre son poste de combat. Un trou est vide, abandonné à ses pieds. Il saute, met son FM en batterie : une arme de plus mêle son aboiement à la
cacophonie générale. » En fait, la véritable attaque vient de la division 308 dans la nuit du 30 novembre au 1er décembre. Tous les centres de résistance sont menacés.
Malgré les pertes, malgré les feux qui les déci¬ment, malgré l'aviation, le napalm, l'artillerie qui les fauche, toute la nuit les vagues d'assaut se succèdent contre
les points d'appui du camp retranché. Une partie importante de l'attaque vise le PA du 3/3e REI. Les viets pratiquent des brèches dans les barbelés en utilisant des
sortes de bengalores de fabrication locale, constitués de gros bambous bourrés d'explosifs et de cartouches de fusil. Formés à une disci¬pline de feu stricte, les
légionnaires les laissent arriver jusqu'aux brèches.
Les premiers qui se présentent sont des tireurs au fusil-mitrailleur. Ils sont aussitôt abattus et le même sort est réservé aux fantassins
qui se bousculent derrière eux. L'artillerie applique efficacement ses plans de feux qui désorga¬nisent les colonnes viet ; les privateers exécutent leurs bombardements
et larguent leurs bidons de napalm à moins d'un kilomètre, sur les ravins qui bordent les centres de résistance et qui abritent les troupes destinées aux attaques
ultérieures. Une deuxième tentative des viets est brisée vers 2 heures du matin, le 2 décembre. Peu avant l'aube, un ultime assaut se traduit par un nouvel échec ; les
crêtes de la périphérie de Na-San ne sont plus qu'une longue ligne de feu. Enfin, l'ennemi abandonne la partie. Quand le jour se lève, 237 cadavres viets gisent devant
le point d'appui.
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